12 expressions des automobilistes mauriciens

Impossible de passer à côté du vocabulaire délicieusement imagé de l’automobiliste mauricien ! Entre les « to lame dibwa » et autre « katiak charli », le quotidien des conducteurs est parsemé d’expressions drôles, siphonnées et burlesques. Voici les quelques perles qui figurent dans le jargon mauricien !

·      « To lame dibwa » – prononciation : « to lamé di-bois »

À Maurice, si « to lame dibwa », cela veut dire que tu n’es pas un bon conducteur, loin de là. Cette expression est couramment utilisée pour décrire les nouveaux et jeunes conducteurs encore hésitants. On entend par là un manque de pratique, un manque d’aisance et énormément de rigidité, par opposition à une conduite souple et fluide. Reste le conducteur qui, malgré les années d’expérience et de pratique, demeure… enn lame dibwa. Dans son cas, cela veut dire qu’il est tout simplement mauvais en la matière.
En espérant que ce n’est pas votre cas… 😉

·      « Chek routinn » – prononciation : « check routine »

Le fameux « chek routinn » est un subtil assemblage entre un mot d’anglais ‘check’ et un mot de francais ‘routine’. C’est en fait un contrôle de routine du permis de conduire, de la validité de l’assurance et de la déclaration du véhicule. Si vous entendez « baraz devan », ‘barrage devant’, vous êtes prévenu… Plus loin sur la route, attendez-vous à être arrêté par des policiers pour un chek routinn.

·      « Kas kole » – prononciation : « casse collé »

Économiser du carburant en conduisant au point mort, c’est ce qu’on appelle « kas kole ».
Eh oui, les Mauriciens ne plaisantent pas lorsqu’il s’agit de faire des économies. Attention, tout de même, car ce type de conduite est très dangereux, surtout sur les véhicules modernes (et à aucun moment vous permet de faire des économies). En cas d’urgence, il vous sera quasiment impossible de freiner. Faire des économies c’est bien, mais c’est mieux d’en faire en restant prudent. Et le bon moyen pour cela, reste un entretien et une maintenance impeccable de votre véhicule et un comportement responsable sur la route.

·      « Robo » – comme « Robot »

Le “robo” désigne tout simplement les feux de signalisation. Sans doute qu’à leur apparition ils avaient un petit air futuriste. Depuis, l’explosion technologique, Terminator ou encore Alien et Avatar sont passés par-là…

·      « Borde » – prononciation : « bordé »

Encore un emprunt du morisien au français. De référant au bord de la route, ce terme veut tout simplement dire ranger son véhicule sur le bas côté de la route.

·      « Trompe » – prononciation : « trompé »

On vous le disait, le vocabulaire de l’automobiliste mauricien est un peu déroutant. Parmi les anglicismes réadaptés aux couleurs locales, il y a le mot « trompé ». Non, nous ne parlons pas d’infidélité, mais plutôt de « klaxonner ». Nous rappelons, au passage, qu’il est strictement interdit de « trompe » devant les écoles, les hôpitaux et les tribunaux.

·      « Debreyaz » – prononciation : « débréyaz »

Ce mot vous semble familier ? C’est normal. Il vient du verbe “débrayer” en français : manœuvrer dans une voiture la pédale de débrayage pour supprimer la liaison existant entre l’arbre moteur et l’arbre entraîné. Passage obligé, sur les voitures anciennes, pour passer d’un rapport à un autre. Ladite pédale est donc devenue “enn debreyaz” .

·      « Box » et « Tibox »

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le « box » n’est aucunement une boîte fournissant la connexion WiFi dans le véhicule. Ce n’est rien d’autre que le coffre de la voiture. Une nouvelle influence anglaise cette fois, entre le « car trunk » et le carbox ; nom donné aux wagons de marchandise qui se caractérisés par leurs grandes portes coulissantes, situées de chaque côté. Du coup, box pour le coffre et « tibox », petit coffre, pour la boîte à gant. Logique… 😉

·      « Kachak-charli » – prononciation : « Katchak Charlie »

Alors-là, mystère… Si vous avez une explication quant à l’origine possible de cette expression, surtout partagez-là avec nous ; elle est juste extraordinaire ! Elle désigne un véhicule en piteux état et qui n’avance pas.

·      « Laglas »

Encore un joli résultat de notre brassage local, entre “glass” de l’anglais, qui désigne le verre ou une vitre et qui devient “enn laglass” en morisien pour désigner un miroir. Quand il est question de votre véhicule, il s’agit du coup des rétroviseurs.

·      « Avoye » et « Tiombo » – prononciation « avoyé » et « chombo »

Voilà des expressions qui vous feront sourire ! Lorsqu’on vous dit « avoye », le terme vient de “envoyer” en français, au sens de “faire se déplacer”. Cette indication signifie donc que vous pouvez commencer le déplacement que vous souhaitez faire : allez-y, manoeuvrez. Vous avez de la chance, de toute évidence, un bon samaritain est là pour vous donner des indications.
Lorsqu’il vous dira “chombo”, soyez attentif, cela signifie arrêtez-vous, stop.

·      « Grand sime, ti sime» – « sime » se prononce « simé »

Entre les routes (Sime, qui vient de chemin, en francais) principales, les avenues, les et petites routes…, la question est réglée avec les gran sime et les ti (petit) sime. Simple comme bonjour…

Voilà, maintenant que vous en savez un peu plus sur le vocabulaire (bien particulier) des automobilistes mauriciens, n’hésitez pas à partager ces expressions autour de vous.

Et si vous connaissez d’autres expressions, partagez les dans la section commentaires.